Étude de cas en microendodontie numéro: 506846
Le patient a vécu plusieurs épisodes de douleur très sévères et la dent a déjà subi trois semaines auparavant une intervention d'urgence (suppression du plafond pulpaire) pour permettre le drainage. Le dentiste ne pouvant pas localiser les entrées canalaires a préféré prescrire des antibiotiques et recommander le patient en microendodontie.
Afin de pouvoir tenir notre patient informé quant au niveau de difficulté et de risque qu'implique une telle intervention, nous devons au préalable le déterminer. l'Académie Canadienne d'Endodontie (l'ACE) propose à cet effet un tableau de classification des cas cliniques selon leur niveau de difficulté et de risques. Ce tableau tient compte de plusieurs facteurs et leur attribue respectivement une valeur sous la forme d'un "pointage d'unités", la somme des unités cumulées permet le classement du niveau de difficulté et de risque. La classe 1(15-17 unités) correspond à un faible niveau de difficulté, la classe 2 (17-25 unités) correspond à un niveau de difficulté moyen et classe 3 (25 unités et plus) à niveau de difficulté très élevé. Ce tableau peut être consulté à la page 5 du document suivant: "Les standards de soins selon l'ACE"
Dans le cas présent, l'observation radiologique de la dent permet de constater une absence complète de visibilité des canaux. Or, d'après le tableau de classification des cas de l'ACE, ce cas doit être immédiatement classé comme faisant partie des interventions de classe 3. À savoir que: " l'état préopératoire est très complexe" et que "L'obtention de résultats prévisibles sera un défi même pour un praticien très habile". Le patient en est avisé, il comprend que la classe 3 correspond aux degrés de difficulté et de risque les plus élevés et accepte le traitement endodontique en toute connaissance de cause.
L'examen radiologique de cette dent révèle la présence de nombreuses calcifications dystrophiques et de fibrose tissulaire oblitérant aussi bien les entrées canalaires que les canaux. Cette situation entraîne par le fait même plusieurs grandes difficultés au niveau de l’intervention:
Le premier ensemble d'obstacles à surmonter consiste à localiser à trois ou quatre reprises l'entrée canalaire calcifiée enfouie sous une masse de pulpolithes adhérents. Afin de ne pas hypothéquer le pronostic de la dent, cette masse solide de pulpolithes doit être excavée progressivement en évitant un trop grand délabrement de la couronne clinique ou de la racine. Une fois l'entrée canalaire localisée, il s'agit dans un deuxième temps, de réussir à instrumenter le canal calcifié sans perdre sa perméabilité (cathétérisme), sans y créer un épaulement apical, sans le perforer latéralement et pour finir, sans y fracturer une lime endodontique.
Cela explique en partie pourquoi, au moment de soupeser le rapport risques d'une thérapie endodontique sur une dent présentant cette condition clinique versus les bénéfices que le patient pouvait en retirer, l'option de l’extraire et de la faire remplacer par une couronne implanto portée restait encore une intervention qu' un praticien "raisonnable et prudent" devait envisager.
Les temps ont changé, il est de plus en plus évident au sein de la profession, que le microscope opératoire permet de préserver des dents que l'on croyait à tort, irrécupérables. Pour obtenir leur accréditation, les départements d'enseignement en endodontie dans bon nombre d'états américains sont à présent, tenus de posséder au moins un microscope dans la faculté.
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