L’introduction du microscope opératoire en endodontie dans les années 90 a permis de décupler le pouvoir de visualisation du champ opératoire. L’appareil offre, en moyenne, une palette de grossissements oscillant entre 4,5X et 25X, les autres aides visuelles les plus admises en cabinet, soient les lunettes grossissantes offrent, quand à elles, un grossissement variant entre 2.5X et 4.5X. En grossissant et en illuminant le champ opératoire sans zones d’ombre, le microscope permet de voir des détails qui ne sont pas toujours discernables avec des lunettes grossissantes et encore moins à l’oeil nu. Par voie de conséquence, l’observation de ces détails, permet d’accroître de façon inégalable, la précision du geste posé en endodontie.
Le microscope a trouvé sa toute première application dans le domaine de la chirurgie endodontique en offrant une meilleure visualisation des orifices de trépanation retrogrades et une meilleur visualisation du champ opératoire avoisinant l’apex. Alors que l’on pouvait s’attendre à un taux de succés de 60% de succés avec la chirurgie apicale conventionnelle, on peut à présent s’attendre à un taux de succés de 91,5% aprés 5-7 ans.
Par la suite les endodontistes se sont rendu compte de la valeur de cette technologie en endodontie orthograde.
En “mode orthograde”, le microscope permet entre autre de:
Conserver des dents qui autrement auraient dû être extraites en permettant la localisation et la négociation de canaux trop fins pour pouvoir être localisés et négociés par des lunettes grossissantes.
Mieux prévenir l’oubli d’un reliquat substantiel de tissu pulpaire en inspectant à plus fort grossissement et de façon systématique le système canalaire aprés sa mise en forme, en facilitant la localisation et la négociation de l’entrée du canal MB2, celles d’une entrée trés calcifiée ou de toutes celles positionnées de façon atypique. Le microscope permet aussi de confirmer la présence de bifurcations dans le tiers canalaire moyen et dans biens des cas, il permet aussi de pouvoir observer celles positionnées plus apicalement. Avantage qu’il n’est pas toujours possible d’obtenir avec des lunettes grossissantes.
Il permet de mieux prévenir les erreurs diagnostiques en confirmant de visu la présence ou l’absence d’une fêlure verticale dans le canal plutôt que d’en poser le diagnostique en ne se basant que sur un prétendu signe pathognomonique, à savoir, la présence d’une lésion radiologique en forme de “J”. Il permet aussi de concrétiser l’existence d’une micro fêlure et d’en mesurer l’étendue avec plus de précision que la transillumination et le “ToothSlooth” ne nous permettent de le faire.
Lors de la révision endodontique, le microscope facilite le retrait du pivot, il permet le retrait optimal du matériau obturateur intracanalaire, Il est particulièrement utile lors du retrait d’une pâte non soluble comme le N2, il facilite la récupération de la perméabilité canalaire en présence d’un épaulement apical et il permet la localisation et le traitement de canaux précedemment oubliés. Pour finir il devient un incontournable lors d’un retrait de fragments d’instruments puisque, lui seul, permet de visualiser la partie coronaire de l’instrument fracturé dans le 1/3 moyen et dans bien des cas, celle située dans le 1/3 apical d’un canal droit.
En diminuant les risques de micro-infiltration par le truchement d’un placement plus minutieux du MTA sur des parois dentinaires plus propres, le microscope améliore le pronostic d’une réparation de perforation du plancher pulpaire, celui de la réparation d’un transport apical, celui de l’obturation d’un apex ouvert ou même celui d’un coiffage pulpaire.
Il favorise la préservation de la structure dentinaire en rendant possible la préparation de cavité d’accés plus conservatrices.
Un meilleur nettoyage de tissus pulpaires, une diminution de la micro infiltration, un diagnostic plus sûr, Permet un pronostic plus prévisible.
Cela signifie pour le patient qu’une moins grande partie de sa dent sera détruite pour faire un traitement de canal, et, que dans certaines situations, un meilleur nettoyage du nerf de la dent pourrait être effectué. En bout de ligne, cela pourrait se traduire par une absence quasi totale de douleur durant les heures qui suivront une séance de traitement de canal et par la conservation d’une dent moins affaiblie.
Le microscope permet de mieux traiter des dents présentant ou pas, des complications extrêmes. En un mot, ce que l’oeil voit, la main peut le traiter.