Étude de cas clinique numéro: 487445
Examen clinique: Restauration en amalgame fracturée, infiltration marginale, fistule du côté vestibulaire, degré de mobilité physiologique
Examen radiologique: Zone apicale radio claire circonscrite, hyper-taurodontisme, canaux calcifiés, sténose complète par minéralisation, hypercémentose
Diagnostic: Nécrose pulpaire avec infection périapicale chronique
Étiologie: infiltration marginale due à un défaut d'étanchéité de la restauration
Protocole clinique:
Premier rendez-vous: Pose de la digue, cavité d'accès, localiser et dégager les entrées canalaires dans le tiers apical du système, mise en forme des deux branches canalaires, irrigation à l'hypochlorite de sodium, assécher les canaux à la pointe de papier stérile et insertion d'une médication temporaire intracanalaire à base d'hydroxyde de calcium, mise en place d'une obturation coronaire provisoire en utilisant le microscope opératoire.
Second rendez-vous: Pose de la digue, retrait de la médication temporaire intracanalaire, irrigation abondante à la chlorhexidine 2%, séchage des canaux. Pour chaque canal: insertion d'un ciment de scellement canalaire (Pulp Canal Sealer ou Kerr Sealer) et du maître-cône de gutta, condensation latérale au finger spreader et insertion de plusieurs cônes accessoires de taille 20. Je fais suivre la condensation latérale par une condensation verticale à chaud à l'aide d'un générateur de chaleur (Touch'n Heat) et de fouloirs à endo. Après avoir terminé cette phase descendante de condensation verticale, je termine par une phase de remontée en utilisant le pistolet obtura II à gutta percha. Une obturation coronaire provisoire de type Cavit ou Cimpat est mise en place. Une fois le traitement endodontique terminé, le patient est référé à son dentiste traitant pour placer la restauration permanente de son choix.
En permettant 25 fois le grossissement d'une surface à traiter ne dépassant pas le millimètre carré, le microscope opératoire (principalement utilisé par l'endodontiste) est devenu un atout indispensable à bien des égards:
Lors d'une intervention de ce type, il permet de discerner clairement les deux entrées canalaires et minimise les chances d'en omettre un troisième. Chose qu'il n'est pas possible de faire avec des lunettes grossissantes (qui ne grossissent que 4 ou 5 fois) et encore moins à l'oeil nu.
Il permet d'orienter vers le "bon" canal toute la panoplie d'instruments qui sert à la mise en forme, à l'irrigation, au séchage, à l'insertion de la médication temporaire, du ciment de scellement intracanalaire et à celle des cônes de gutta en condensation latérale.
Après la mise en forme et le nettoyage du système canalaire, il permet de s'assurer qu'il ne subsiste pas de reliquats de tissu pulpaire infecté pouvant être refoulé dans le tiers apical lors de la phase de l'obturation.
Taurodontie?
Le taurodontisme est déterminé à partir de deux paramètres :
1. L’index taurodontique
2. La hauteur du tronc radiculaire :
1. L’index taurodontique est calculé à partir du rapport entre deux variables : la hauteur de la chambre pulpaire et la longueur totale de la pulpe. La hauteur de la chambre pulpaire est représentée par la distance en mm entre le point le plus déclive du plafond pulpaire (point A) et celui du plancher pulpaire (point B) : la distance AB est appelée variable 1 ; la longueur totale de la pulpe est égale à la distance en mm du point le plus déclive du plafond (point A) à l’apex de la racine la plus longue (point C) – la distance AC est appelée variable 2.
L’index taurodontique est défini par le rapport AB/AC.
2. La hauteur du tronc radiculaire correspond à la distance entre la jonction amélo-cémentaire (point D) et le point le plus déclive du plancher pulpaire (point B).
Selon Schiffman et Chanannel pour qu’une dent soit considérée taurodonte, deux conditions doivent être réunies, l'index taurodontique ou le rapport AB/AC doit être supérieur à 0,2 et la hauteur du tronc radiculaire (DB) doit mesurer au moins 2,5 mm.
Les calculs de Shiffman et Chanannel permettraient de constater qu'il s'agit bien d'un cas de taurodontie. Bien qu'utiles en tant que critères d'inclusion en épidémiologie, ces calculs nous apparaissent cependant superflus dans un cas clinique sans équivoque. En tant que clinicien, la classification plus arbitraire développée par Shaw en 1928, nous semble plus appropriée. En se basant sur le niveau de déplacement apical du plancher pulpaire Shaw subdivise le taurodontisme en hypo, meso et hyper-taurodontisme. Une approche plus directe et une nomenclature plus évocatrice quant au degré de déformation de la dent.
Le déplacement apical extrême du plancher pulpaire dans cette prémolaire mérite d'attribuer à cette déformation le terme d' "hyper-taurodontisme".
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