Étude de cas en microendodontie numéro: 27526
Cette molaire maxillaire vient de recevoir une nouvelle obturation en composite, la patiente nous est recommandée, car une douleur aiguë causée par une pulpite irréversible l’a gardé éveillée toute la nuit.
L’examen radiologique révèle la présence de nombreuses calcifications dystrophiques et de fibrose tissulaire oblitérant aussi bien la chambre pulpaire que les canaux. Cette situation entraîne par le fait même plusieurs grandes difficultés au niveau de l’intervention.
Le premier ensemble d’obstacles à surmonter en cours d’intervention consiste à exposer la carte de couleur dentinaire enfouie sous une masse de pulpolithes adhérents afin de pouvoir commencer à localiser les différentes entrées canalaires calcifiées. Cela doit être fait en évitant de perforer le plancher pulpaire et en évitant de trop délabrer la dent afin de ne pas hypothéquer son pronostic de restauration. Par la suite, réussir à instrumenter les canaux calcifiés sans perdre leur perméabilité (cathétérisme), sans y fracturer une lime endodontique et sans les perforer latéralement représente le deuxième ensemble d’obstacles à surmonter.
Il y a à peine quelques années, les microscopes opératoires et les pointes abrasives ultrasonores n’existaient pas encore dans nos cabinets dentaires. Seuls quelques audacieux pionniers en micro endodontie, tel que le Dr Gary Carr aux États Unis, entrevoyaient l’avenir et faisaient déjà face à un scepticisme généralisé de la profession.
Cela explique en partie pourquoi, à ce moment là, au moment de soupeser le rapport risques d’une thérapie endodontique sur une dent présentant cette condition clinique versus les bénéfices que le patient pouvait en retirer, l’option de l’extraire et de la faire remplacer par une couronne implanto portée restait encore une intervention qu’un praticien “raisonnable et prudent” devait envisager.
Les temps ont changé, il est de plus en plus évident au sein de la profession, que le microscope opératoire permet de préserver des dents que l’on croyait à tort, irrécupérables. Pour obtenir leur accréditation, les départements d’enseignement en endodontie dans bon nombre d’états américains sont à présent, tenus de posséder au moins un microscope dans la faculté. Il me semble malheureusement, qu’ à l’heure actuelle (que l’on me corrige si je me trompe) seulement cinquante pour cent des écoles en endodontie nord-américaines en possède un.
Bien que l’avènement du microscope soit en train de changer dramatiquement les standards de soins en améliorant le taux de succès de la thérapie endodontique, il est regrettable que certains confrères brandissent encore aujourd’hui le spectre du “mauvais pronostic” comme sauf-conduit à l’adoption du “tout inclus” offert par l’Empire du Titane.
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